[Biblio n°7] 24 livres pour explorer le thème "du fond de mon lit"

Avant toute chose, je vous partage la cagnotte d’Ayah Samaan, une jeune dentiste palestinienne qui survit en ce moment à Gaza. Elle a fait le choix de fuir en Égypte avec son papa Nabil, sa maman Manal (professeure), son frère Osama (dans le marketing digital) et Ahmed le plus petit frère était étudiant jusqu’à ce que sa fac soit réduite en cendres. L’objectif de la cagnotte est de 40 000€ (soit 25000$ pour quitter le pays + 7000$ pour le transfert d’argent et les taxes de la plateforme + 10 000€ pour louer et vivre quelques mois en Égypte).

La cagnotte s’approche des 10 000€ mais le temps joue vraiment contre elleux.
Je vous invite avant toute chose à donner ce que vous pouvez (2€, 5€, 15€ ou +) et à partager cette cagnotte autour de vous (en copiant le texte ci-dessus dans un mail par exemple).
Si vous avez un compte instagram de + 1000 abonné·e·s, vous pouvez contacter @lodoniri (il)
pour parrainer à votre tour une cagnotte vérifiée.
Merci 💕

24 livres pour explorer le thème “du fond de mon lit”

Et à la fin, il meurt : sale vérité sur les contes de fées · Lou Lubie
Nous avons partagé un conte méconnu baptisé “Le Prince enchanté”. Un conte italien ancien, tellement ancien qu’il n’était pas passé à la moulinette puritaine chrétienne (comme Charles Perrault s’y attèlera au 17e siècle). Dans ce conte, l’agentivité de la princesse est complète, c’est elle qui sauve et elle sauve par courage, bonté d’âme et surtout pour continuer de ken avec son Ken au fond de son lit. Une princesse a des désirs charnels, si elle doit buter un ogre ou deux pour y répondre, qu’à cela ne tienne !

L’Astragale · Albertine Sarrazin
Un récit semi-autobiographique qui prend place dans les années 1950 en France. On passe du lit d’hôpital. au lit de la chambre d’hôtel, au petit lit d’enfant dans une planque… car le personnage s’est enfui de prison, a sauté le mur d’enceinte et s’est brisé l’astragale en retombant. Le livre (merveilleusement écrit) retrace cette convalescence longue et ce plâtre qui s’accorde mal avec son désir passager, pour Julien et éternel de liberté et de mouvement.

Les nuits froides de l’enfance Tezer Özlü
Le lit est celui de l’hôpital psychiatrique cette fois raconté de l’intérieur par une ancienne psychiatrisée. Un texte imprégné d’un amour intense pour la vie.

Les Contemplées · Pauline Hillier
Dans ce roman autobiographique, la P. Hillier relate son incarcération au Pavillon D de la Manouba (la prison pour femme de Tunis). Elle a manifesté en tant que Femen pour la libération d’une militante tunisienne ety passera plusieurs mois. Elles sont 27 à cohabiter dans ce pavillon, vivre et dormir sur des lits superposés. Les heures passées sur sa couchette sont longues. Plus encore, celles de sa nuit de fièvre qui la font délirer et se remettre aux mains d’une vieille détenue.

Je souhaite seulement que tu fasses quelque chose de toi · Hollie McNish
Ce recueil de poèmes est un contre-kem’s, un joker, le UNO ! pour tous les Cercles. Ne cherchez pas : Hollie aura un poème sur le thème du mois 😂. Ce mois-ci j’en ai trouvé un doux, un mou, un baptisé “ce soir je veux regarder la guerre des étoiles en cuillère avec toi”.

Chez soi · Mona Chollet
Ô toi qui est casanière·er comme personne. Ô toi que la trentaine a partiellement libéré·e des injonctions à socialiser dans des lieux bruyants remplis de gens avec des jambes et des yeux et pleins de bouches. Ô toi qui n’en fout pas une rame le week-end et les vacances, rien de racontable, zéro ateliers, aucune nouvelle expérience. Ô toi dont le chez soi est une deuxième peau, mi-tanière, mi-nid. Mona saura te parler et elle saura te donner une analyse politique, en critiquer le productivisme, relier les expériences personnelles, la pop culture et la sociologie comme elle sait si bien le faire.

texte intégral de Chez soi à lire gratuitement… de chez soi

Désirer à tout prix · Tal Madesta
Le fond du lit c’est aussi le lieu de la sexualité et à l’heure où le président en personne nous enjoint à réarmer la France démographiquement, le moins qu’on puisse dire c’est que nos draps ne sont pas un territoire neutre.
Est-ce vrai que la sexualité est le curseur d’une relation amoureuse en bonne santé ? Est-ce impossible d’aimer et d’être épanoui sans sexe ? Ça ressemble un peu trop à un impératif cette affaire pour être vraiment
Dans cet essai, Tal Madesta questionne le rôle de la sexualité dans nos vies et propose de lui redonner une place plus raisonnable. En tous cas plus consciente, vraiment choisi.

Ces héroïnes qui peuplent mes nuits · Mia Kankimäki
Une écrivaine n’arrive pas à écrire le livre qu’on lui a commandé et écrit alors sur son impossibilité d’écrire. À la place on la retrouve ou dans le fond de son lit à élaborer ses nouveaux voyages, ou partie au bout du monde sur les traces des “exploratrices” qu’elle admire tant.
Un livre critiquable à plusieurs endroits (relation au voyage/tourisme, privilèges 3000) mais il était passionnant pour la lectrice qui nous l’a partagé de constater l’évolution dans sa propre lecture : quelques années plus tôt, elle n’aurait pas relevé ces divers points problématiques.

Je suis tienne irrévocablement · Renée Vivien (lettres à Nathalie C. Barney)
Une correspondance passionnées entre deux amantes et poétesses du Paris des années 1900. On a partagé un poème somptueux sur le sommeil, l’odeur des oreillers, le manque et fleuri à souhait (l’occasion de partager nos piètres connaissances sur le langage des fleurs).
La seule mention de “irrévocablement” dans le titre donne le ton : c’est intense et drama à souhait. C’est aussi plein de suspense car la moitié seulement de la correspondance a été conservé. Les lettres de Nathalie ont disparu, ce qui ajoute des retournements de situation et des suspenses au recueil.
Nous sommes irrévocablement devenu·e·s fan de Renée Vivien.

La petite marchande de prose · Daniel Pennac
La saga des Malausène c’est ma madeleine de Proust 🖤 Le seul bouquin qui me fait rire à gorge déployée, à la fois seule en public et si bien accompagnée par cette “tribu”, tellement vivante et cool.
Benjamin Malausène est bouc émissaire professionnel et responsable de la tribu de ses frères et soeurs, toustes né·e·s d’un père différent que sa mère ramène à Belleville, entre deux aventures. Les livres sont émaillés de lit, mais cette fois on a lu la scène où Benjamin est plongé dans le coma, il entend tout autour de lui et craint de rester alité ici jusqu’à ses 93 ans.
(Sur le thème du lit on trouve aussi dans cette saga, l’année que passe l’une de ses sœurs avec son amoureux, au lit, sans sortir de cette chambre d’amour. Ils sont approvisionnés par l’entourage, parfois visités et si amoureux qu’ils sont capables de cette folie romantico-érotique.)

Mon année de repos et de détente · Oltesa Moshfegh
Finalement on n’a pas lu d’extrait de celui-ci. L’histoire raconte qu’il a fait le tour des réseaux sociaux et qu’il parle de dépression et d’une longue hibernation (tw : grossophobie).

Coming in · Élodie Font et Carole Maurel
On a partagé des planches de cette bd, où l’on voit représentée le lit et la vie érotique et sexuelle d’une jeune femme qui se découvre homosexuelle. Sa représentation dessinée passe d’un ilot vu du ciel, sombre et gribouillax, avec son corps en chien de fusil à une extrémité du lit. À un festival de pastel avec des parties de corps et de caresses entremêlés.
Un glow up de lit.

Des maux à dire · Beatriz Lema
Dans cette bd en partie brodée, il est question de dépression d’une mère vu au travers des yeux de sa fille. C’est cette dernière qui va en partie prendre en charge le soin de sa mère (en psychologie on appelle ça la parentification, et ça a des répercutions moyen cool à l’âge adulte). Tandis que l’autre adulte, le père se décharge du soin en serinant ses phrases-con…phrase-clé pardon, du type : “c’est un caprice”, “elle s’écoute trop”. Parfois dessinée, parfois brodée, l’illustration permet de se représenter la psychée de cette femme qui se pense persécutée par un démon.

On a aussi parlé de La Pensée straight de Monique Wittig, dont le propos fondateur (et parfois un peu difficile à saisir) a été reformulé/vulgarisé par Juliet Drouar dans Sortir de l’hétérosexualité.

Et comme les Cercles c’est aussi des épisodes de podcast qu’on se partage.
Voici le très cool Peut-on aller bien dans un monde raciste ?
à retrouver dans la playlist :

C‘est comme ça que je disparais · Mirion Malle
Dans cette bd, l’autrice revient sur sa propre dépression, en analysant l’impact qu’elle a eu sur ses relations. Quel rôle joue l’entourage ? Comment sa compréhension, comment la reconnaissance ou non de la maladie va jouer un rôle dans la relation ? Dans cette maladie, la culpabilité (de ne pas arriver à sortir, à répondre à un message, [insérer toute cause possible de culpabilité]) attend la personne au tournant et ça déteint sur ses relations amicales, jusqu’à ce qu’elle parvienne à poser ses limites.

Décomposée · Clémentine Beauvais
Dans ce court texte, l’autrice reprend le poème Une charogne de Baudelaire en replaçant l’énonciation dans la bouche de… la charogne. Le poème original restait évasif sur la nature de cette charogne, l’autrice décide d’en faire une prostituée, une chirurgienne, une avorteuse, puis une tueuse en série.
C’était par l’angle du lit post-intervention médicale que ce livre trouvait une place dans notre thème.

Je suis une île · Tamsin Calidas
La narratrice part s’installer avec son compagnon dans une île écossaise loin de tout. Après l’émoi du début, vient le désenchantement et le dépouillement progressif puis absolu. Du fond de son lit s’amorce finalement une renaissance.

Encabanée · Gabrielle Filteau-Chiba
Nouvel exercice de dépouillement cette fois dans des contrées canadiennes reculées où les températures peuvent descendre à -40°C. La vie est rustique, bien plus âpre que celle décrite par Henri D. Thoreau dans Walden. La liste immense des tâches à accomplir pour se nourrir, se protéger, ne pas mourrir de faim, se défendre d’éventuelles bêtes sauvages nous a rappelé le plaisir immense du confort, et cette sensation cruelle de devoir sortir d’un lit pour poser un orteil sur un sol froid, dans une chambre à courants d’air.

Vernon Subutex (tome 1) · Virginie Despentes
Le thème a été interprété ainsi : qu’est-ce que le contraire du fond de mon lit ? Réponse : les personnes qui n’en n’ont plus/pas. Dans ce roman en 3 tomes on suit Vernon Subutex, ancien disquaire qui arrive en fin de droit au RSA et se retrouve à la rue. Nous avons lu un extrait d’une “nuit” passée sur un banc “on ne meurt pas de désespoir, enfin pas si facilement”

Cet été, si tu pars en vacances, tu peux contacter la Timmy association pour laisser ta clé
à un mineur isolé. L’asso s’occupe de tout, j’ai testé et c’est safe 👍

Quand tu écouteras cette chanson · Lola Lafon
Ce roman fait partie d’une collection où une autrice est invitée à passer la nuit dans un musée et à écrire sur cette expérience. Lola Lafon choisit le musée Anne Frank. Plus particulièrement l’annexe dans laquelle la jeune fille a passé des années avec sa famille, cloitrée. Quand on habite autant un lieu, l’intimité déborde les limites de la seule chambre. Pourtant, au cours de cette nuit, c’est le seul espace dans lequel Lola Lafon ne parviendra pas à pénétrer…
· à propos de l’écriture de ce livre : Lola Lafon dans un épisode de La Poudre

Au lit au Moyen-âge · Chiara Frugoni
Où l’on réalise que ce qui nous semble si banal est pourtant codifié et l’objet d’évolutions culturelles. Le lit du moyen-âge n’est pas celui de 2024, la chambre n’est pas le lieu intime d’aujourd’hui mais pour les riches, un lieu d’exhibition de la richesse et un lieu de socialisation (sauf quand on ferme les courtines). Le lit c’était un lieu controlé par l’Église, c’est aujourd’hui un lieu contrôlé par le réarmement démographique de Macron (soupir) Lâchez-nous les draps !

Ma maison en fleurs · Pauline Bilisari
On a partagé un poème où le lit permet la reconstruction, le repos salvateur pour remonter des pentes abruptes. (ps : la maison en fleurs = ton corps)

Chamanes, voyages au coeur de la nature · Sébastien Baud
Les expériences chamaniques recherchent et cultivent les expériences de conscience transformée, les transes, et parfois l’initiation consiste à une privation de sommeil.

Ça raconte Sarah · Pauline Delabroy-Allard
On a partagé l’extrait du vertige de la première fois pour deux jeunes femmes qui se découvrent lesbiennes. Le vertige est si fort que le jour suivant, l’une demande un arrêt de travail sur lequel elle peut lire “altération de l’état général” (good to know). Ce n’est pas encore ce roman qui célèbrera la joie des relations lesbiennes car ça tourne en relation toxique. Mais l’extrait pioché dans les premières pages était beau.

Les Dangers de fumer au lit · Mariana Enriquez
On a partagé la nouvelle horrifique (et très peuplée) “Le Puit” dans laquelle un personnage féminin se retrouve coincée au lit par la peur et égraine les sources de son angoisse.

Agenda des mois à venir

LES VISIO
Mardi 18 juin · 20h
Dimanche 23 juin · 19h
Mardi 9 juillet · 20h

EN PRÉSENTIEL

JUIN sur le thème “invisibles”
Dimanche 9 juin · Librairie Majo 14h30 5/11 places
PS : ce sera le jour des élections européennes 🗳️ VA VOTER 😘 ou fais procuration
Jeudi 13 juin · Flora Lit 19h 6/11 places
Dimanche 23 juin · Un Livre et une tasse de thé 14h

JUILLET
Dimanche 7 juillet · La Régulière à 14h

SEPTEMBRE
Dimanche 15 septembre · Wetoo festival (à Aubervilliers) de 12h à 13h30
le thème spécial festival sera “bande de fille”
ps : les inscriptions passeront par leur propre billetterie (ouverture le 1er juin)

🗳️ Vote !

Le 9 juin tu voteras à gaaaaaauche aux élections européennes.

Mais d’ici là tu peux choisir le thème de juillet
pour l’instant c’est “Corps médical” qui est en tête 🤫
On rattrape un des sept thèmes looser de l’année passée ici-même

Bonnes lectures !
Marine