Cercles de Lectures féministes

Chaque mois retrouve des pistes de réflexion sur une thématique féministes arpentée collectivement lors des Cercles. Et une bibliographie commentée et réjouissante pour lire sur le sujet !

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Par Marine B.
13 nov. · 2 mn à lire
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Un Cercle en ligne avec ✨La Doula queer✨ comme invitée

Qu'est-ce que représente "la fin des règles" pour une doula ? C'était comment tes conversations autour des règles avec tes parents ? Qu'est-ce que tu aurais aimé qu'on te dise plus tôt sur la ménopause. Rejoins-nous en visio jeudi 21 nov. à 19h30 pour 2h de conversations à cœur ouvert. (+ découvre l'intervention de Juliet l'archiviste en octobre)

Ça résonne comment "la fin des règles" aux oreilles d’une doula ?

En novembre, c’est le thème de “la fin des règles” qui nous rassemble et tout naturellement j’ai pensé à Eva-Luna, aka “la doula queer” comme invitée pour un Cercle en ligne.
C’est une doula qui accompagne les gens dans plein d’aspects de leur vie : de l’avortement au post-partum. Elle est hermétique aux discours essentialisant autour du féminin sacré et s’intéresse plutôt à accompagner toutes les familles dans leur désir de famille. Elle s’est formée à accompagner des personnes queer, famille solo, neuro-atypiques, survivant·e·s de violences sexuelles et intrafamiliales, ou dont le corps a été pathologisé et violenté par l’industrie médicale. Un travail essentiel et à l’avant-garde de la gynécologie.

Lien vers son site internet · et son instagram

Pendant 3 ans elle a fait vivre le collectif “Cycliques” (et le festival Sang rancune)
et nous propose pendant le Cercle d’interroger nos idées préconçues sur la fin des règles.

Retrouve-nous jeudi 21/11 à 19h30 en ligne

photo : Studio Majoa

au programme :

un Cercle classique avec ses partages livresques
+ 20-30 minutes d’échanges avec Eva-Luna

petit tarif à 8€ · durée : 2h · connexion possible jusqu’à 20h

👉 petit rappel : tu peux venir sans livre

Retrouve ses 2 fanzines sur La Boutique des Cercles
cerclesféministes-bookclub.com

Agenda de novembre


Jeudi 14 novembre à 19h30

au Kraft/Folies d’Encre (Montreuil)

Mercredi 27 novembre à 18h30 

au Bonjour madame (Paris 11e)

Retour sur l’invitée d’octobre : Juliet, archiviste féministe

Le mois dernier, c’est le thème Unique en son genre qui nous a réunit, en ligne, autour de Juliet Coppeland. Elle est militante et archiviste féministe.
Je l’ai sollicitée en pensant aux archives des communautés lgbtqia+. Je l’imaginais nous partager des photos noir et blanc qui démonterait l’idée réactionnaire de “les lgbt c’est une mode”.
Ce que je n’imaginais pas, c’est qu’on remonterait aussi loin dans les archives et qu’on aborderait le fait que archiver c’est genré.

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire ici l’intro de Le genre de l’archive. Constitution et transmission des mémoires militantes, de Françoise Blum.

photo Valentine Erbaphoto Valentine Erba

Michelle Perrot, historienne, pionnière de l’histoire des femmes et du genre en France écrit :
« Le silence sur l’histoire des femmes vient moins d’une carence des sources que de l’incuriosité, de l’indifférence à leur endroit. »


Les femmes produisent moins d’écrits de toute nature, mais en outre on les tient pour secondaires. Clémentine Vidal-Naquet a mis en lumière la dissymétrie sexuelle qui caractérise les correspondances conjugales échangées en si grand nombre durant la guerre 14-18. Les lettres des « poilus » ont été soigneusement conservées par leurs familles, comme celles de héros souvent sacrifiés ; celles de leurs épouses ont presque toutes disparu, à la fois pour des raisons matérielles (difficultés réelles de conserver ces missives dans le feu des tranchées) et peut-être d’estime. Qu’avaient-elles à raconter, ces femmes de l’arrière qui vaille d’être gardé ?

Juliet Copeland

À ce sujet, le documentaire :
Les Oubliées de l'Armée : Les Femmes dans le monde militaire du XVIe au XIXe siècle :

L’histoire des archives féministes est indissociable de l’histoire des féminismes.

C’est grâce aux travaux pionniers sur les women’s studies amorcés dans les universités étatsuniennes dans les années 1970 que plusieurs générations de chercheuses du monde entier ont depuis exhumé des sources concernant l’histoire des femmes, et renouvelé l’histoire des femmes par la relecture de ces sources.

Grâce à l’essor des recherches sur l’histoire des femmes, puis du genre, que l’on a interrogé le « silence des sources » (Michelle Perrot), le « déficit féminin de traces écrites », et même le « genre » de l’archive, les féministes ont pris en main leurs archives hors des institutions traditionnelles dans un mouvement plus global d’émergence d’archives communautaires, au point que dans le monde anglophone le terme d’archival turn in feminism s’impose dans les années 1990s à partir des travaux de Kate Eichhorn sur les Girl Zines des années 1990.

Ses travaux établissent un lien entre les archives et la recherche féministe, mais aussi entre les archives et l’activisme féministe. À partir de l’étude d’archivage de collections de fanzines féministes comme ceux du mouvement punk féministe des Riot Grrrl, elle décrit les archives comme des espaces où les tensions féministes clés entre la communauté et le monde extérieur sont présentes et continuent d’être réactualisées et confrontées.
L’argument principal d’Eichhorn est que « le tournant archivistique du féminisme contemporain consiste autant à consolider l’héritage de la jeune génération et à honorer les anciens qu’à imaginer et à travailler à la construction de mondes possibles dans le présent et l’avenir ».

Juliet Copeland

Un des produits concret de ce tournant archivistique c’est le guide Archives du féminisme (en cours d'actualisation). Un guide qui répertorie quelles archives se trouvent où en France (archives de toutes sortes : écrites, audio ou vidéos par exemple). Ça nous a fait rêver à des tours de France des archives (un super fil rouge de vacances non?). Juliet nous a aussi raconté l’histoire de la mythique Bibliothèque Marguerite Durand à Paris et invité à aller la visiter lors des journées du matrimoine.

Et concernant les archives queer, il existe le réseau Big Tata de biblis et centres d'archives LBTQIA+:
(y’a pas à dire, la communauté lgbt+ vous êtes fortiches question jeux de mots).

une soldate se cache sur cette image, la reconnaitras-tu ?une soldate se cache sur cette image, la reconnaitras-tu ?

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bonnes lectures, Marine